Blanche-Neige et le chasseur

Publié le par pablo choffat

Pomme pourrie

Un film d'action de Rupert Sander. Date de sortie 13 juin 2012

Blanche-Neige est la fille d’un roi noble et sage. Sa mère hélas meurt lors d’un hiver particulièrement rigoureux. Le monarque dans un état de tristesse sans nom, épouse une femme obsédée par son apparence qui le trahit sur son lit de noce en le tuant. Prenant le pouvoir, elle enferme Blanche neige qui grandit dans un cachot et embellit de jour en jour. La sorcière, pour obtenir la jeunesse éternelle, décide de prendre le cœur de la fille du roi ; cette dernière s’enfuit. La reine n’a donc plus d’autre solution que de lancer un chasseur à ses trousses.

Il était une fois, une jeune fille appelée Blanche-Neige, cette jeune fille rencontra sept nains sympathiques après s’être perdue dans la forêt en fuyant sa marâtre. La méchante reine décide de se débarrasser de la jeune fille et se pare de plusieurs déguisements pour venir lui faire du mal, les nains arrivant toujours pour la sauver à temps, sauf lorsque, déguisée en paysanne, la reine fait manger à Blanche-Neige une pomme empoisonnée qui la plonge dans un sommeil profond. Placée dans un cercueil de verre par les nains inconsolables, la jeune femme dort longtemps jusqu’à ce qu’un prince arrive sur son blanc destrier et embrasse la jeune femme qui se réveille, toute pimpante et se laisse emmener par le jeune bellâtre qu’elle épouse dans la foulée. 


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C’est à peu près comme ceci que vous devez normalement connaître l’histoire de Blanche-Neige. Monsieur Disney en a fait un dessin animé superbe à plus d’un titre, relativement fidèle, quoi que peut-être épuré et plus chanté, mais qui reste malgré tout un bon dessin animé.
 

Nous passerons sous silence le fait que deux Blanche-Neige se côtoient à l’affiche et que l’on peut rire de cette quasi-synchronisation qui semble nous prouver que certains studios devraient s’entendre avant de sortir leurs productions. 

Concentrons-nous plutôt sur celui que nous avons à traiter, celui des studios Universal. Si vous vous attendiez à un conte proche de la version des frères Grimm, vous allez être déçu. Ce film regorge de batailles, de guerres et de monstres totalement nouveaux dans le monde enchanté de Blanche-Neige. 

Ce film donne l’impression qu’une bande d’adolescents attardés s’est retrouvée autour d’un pack de bière et que ceux-ci tentent de rendre le conte plus à leur goût. Ajoutant ainsi des personnages à tire-larigot, des scènes d’actions et des effets spéciaux qui compenseraient leur manque d’imagination. L’histoire semble donc toute construite pour plaire à un public plutôt jeune et que l’on prend un peu trop souvent pour crétin et inculte, parfois à raison. 

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Faire un film complètement lobotomisé, c’est une chose, outrageusement piller dans tous les répertoires du cinéma en est un autre : ceux qui se souviennent de Willow, du superbe Princesse Mononoké, ainsi que d’une série de films du nom de Seigneur des anneaux ne seront pas dépaysés tant ce film puise son manque d’originalité dans celle des autres. Evidement des références aux jeux vidéo de type Donjon et Dragon ne sont pas en reste, tant les personnages sont typés dans des « classes » telles que l’archer, le chasseur, la sorcière, etc.
 

Pour soutenir un tel scénario, rien de tel qu’une bonne flopée d’effets spéciaux pas désagréable, mais qui ne peuvent hélas faire oublier à quel point l’histoire que l’on nous compte est mauvaise. 

Comme acteurs, le réalisateur a décidé de prendre des valeurs sûres, des comédiens qui non seulement ont un jeu compréhensible par le public visé, c'est-à-dire une unique expression pour exprimer toute la gamme des sensations humaines, mais qui sont aussi déjà les idoles de ces jeunes que l’on prend vraiment encore une fois pour plus idiots qu’ils ne sont vraiment. 

Pour Blanche-Neige, nous avons la très fameuse Kristen Stewart (saga Twillight) toujours avec son problème labial qui l’empêche la plupart du temps de joindre ses deux lèvres. Allié à ses paupières tombantes, on est en droit de s’interroger sur l’intérêt que porte l’actrice à ce qu’elle fait. Elle eût certainement été bien meilleure en Belle au bois dormant, plongée dans un sommeil comateux durant tout le film. 

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La méchante marâtre est, quant à elle, interprétée par Charlize Teron (Prometheus), une actrice qui brilla beaucoup plus que dans ce film où elle passe la moitié du temps à torturer ses cordes vocales, à hurler en roulant de gros yeux, rendant le personnage de la sorcière très loin d’être effrayant et tombant lamentablement dans la parodie de grand méchant pas beau.
 

En chasseur, Chris Hemsworth (Thor), dans sont rôle de grosse brute au grand cœur, troquant un marteau plein d’éclairs pour des haches, mais jouant toujours de son regard bleu azur de bellâtre au physique généreux semble égale à lui même. En proie à un manque visible de direction, ses grognements qui lui servent de lignes de dialogue ne remontent définitivement pas le niveau. 

Le prince charmant, alias Sam Claflin (Pirate des Caraïbes : la Fontaine de Jouvence) ne sert strictement à rien si ce n’est qu’à ajouter une touche de douceur masculine et compenser la testostérone suintante de Hemsworth. Par contre, on peut attribuer une petite mention spéciale pour les nains, devenus des sortes de guerriers/voleurs, qui sont fort amusants. 

Tentant de surfer sur cette vague de remake « dark », instauré entre autres par le bon Alice au pays des merveilles de Burton, ce film ne parvient pas à séduire et semble condamné à retomber dans l’ombre de laquelle il n’aurait jamais dû sortir.

Publié dans Critiques

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