L'age de glace 4: la dérive des continents

Publié le par pablo choffat

Flibusterie et iceberg

Une comédie de Steve Martino et Mike Thurmeier. Date de sortie: 27 juin 2012

Sid, Manny et Diego coulent des jours heureux avec leurs familles. Mais voilà que Scrat, toujours en chasse de son gland, se retrouve à lui courir après dans le noyau terrestre, créant des changements radicaux à la surface : la terre change de forme et voilà que le trio improbable se retrouve jeté dans un océan qui semble sans fin au prise avec des pirates dirigés par un singe sanguinaire.

Nous avons tous appris que la terre avec ses océans et ses continents n’est pas apparue comme par magie il y a fort longtemps. Quoi qu’en dise les fondamentalistes religieux, la terre a subit plusieurs mutation importante durant son existence et il serait fou de penser qu’elle n’en subit plus. 




Nous savons aussi que si un papillon bat des ailes ici, la terre tremble au Japon. Les pauvres Japonais, ils ont pourtant eu leur dose de tremblements pour au moins une ou deux générations, mais l’effet papillon est un concept bien installé dans la tête de tout le monde, surtout dans le monde du cinéma où les scénaristes s’amusent parfois à trouver des raisons minuscules pour faire exploser des voitures, déclencher des fusillades, ou justifier une rencontre amoureuse. 

Ce que nous ne savions pas, c’est que la dérive des continents n’était finalement qu’un effet papillon totalement involontaire. Nous ne savions pas non plus que c’était une sorte d’écureuil plein de tics qui en était responsable : en effet l’impayable Scrat et son gland ont créé à eux seuls tout un cataclysme qui va servir de cadre au film. 



Ainsi, voilà que Sid, Manny et Diego se retrouvent dans l’océan aux prises avec un singe pirate esclavagiste très méchant qui aime torturer de petits hamsters tout mignons et son équipage plus idiot que méchant. A noter que Diego y fait une rencontre, sous exploitée par le film, qui le conduira à montrer une nouvelle partie de lui. 

Obsédé par l’idée de retrouver leurs familles et amis, le trio va donc tout faire pour revenir sur leurs pas. Ces familles, quant à elles, sont poussées, par l’avancée d’un mur de roches, à se diriger vers un pont de pierres où elles seront en sécurité. Le cadre étant posé : situation de crise, séparation de famille par une sorte de rift et navigation à bord d’iceberg. Il ne nous reste plus qu’à en tirer une conclusion plus qu’alarmante, ce n’est vraiment pas très original et la série L’Age de glace nous l’a déjà servi. C’est peut-être à ce niveau-là que le film pêche le plus ; malgré les tentatives désespérées des scénaristes pour avoir une histoire à la fois propice aux gags visuels et oraux, auxquels la série nous a habitués et qui en même temps tient un tout petit peu la route, on se rend rapidement compte que le scénario est réduit à peau de chagrin et que ce n’est certainement pas par là que le film va briller. 



On ne peut que déplorer cette fuite, car le bateau de L’Age de glace avait pourtant tout d’un fameux trois mâts : une animation toujours aussi impressionnante et une patte graphique inchangée, des personnages, peut-être un peu trop nombreux, à la fois attachants et drôles et des gags qui savent surprendre et faire rire. 

Mais voilà il ne suffit pas, Scrat opinera sans doute, d’avoir une superbe coquille si elle est vide, sauf si elle contient un plan… 



On ne peut qu’espérer que la série des L’Age de glace va réussir à se sortir du bourbier dans laquelle elle s’enlise tout doucement pour éviter trop de répétitions. La pléthore de personnages et les gags nombreux semblent en effet plus adaptés aux sketches qu’aux films d’une heure et demie. Ainsi les réalisateurs ont intérêt à faire évoluer leur prochain film, sans quoi ils risquent fort de finir comme les mammouths ou les dinosaures, à savoir des fossiles. 

Publié dans Critiques

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article